« Il est un coin de France, où le bonheur fleurit... ». S’il adore Paris, ses vieux quartiers et sa vie trépidante, Yves Camdeborde ne reste, cependant, jamais très longtemps sans retourner dans son Sud-Ouest natal, n’oubliant, ainsi, jamais d’où il vient... Non pas de ce Pays-Basque voisin et ami, chanté par Luis Mariano qu’il a repris tant de fois avec ses camarades de la Section Paloise, lors de troisièmes mi-temps mémorables, mais de son Béarn chéri qui l’a vu naître, un jour d’hiver 1964. Et plus particulièrement de sa bonne vieille ville de Pau où ses parents – Jean, un Béarnais pur et dur, et Germaine, originaire du Morbihan – ont ouvert, en 1958, une charcuterie, face au Palais des Pyrénées.
Aux côtés de ses deux frères, Jean-Marc et Philippe, Yves coule alors des jours heureux, entre rugby et collège. Fort d’un an d’avance, l’adolescent est promis à de belles études. Pourtant, à la surprise générale, le jeune Yves décide, sur un coup de tête, de stopper net sa scolarité, à la veille d’entrer en seconde : « je ne comprenais pas l’utilité immédiate de ces études, pas plus que leur finalité. J’ai donc préféré tout arrêter. Mes parents et mes professeurs ont eu du mal à comprendre ma décision, mais l’ont acceptée ».
Aussitôt, son père lui fait comprendre qu’il va falloir choisir un métier, et donc une formation. Le jeune Yves pense alors à la mécanique ou à la plomberie. Mais ce sera finalement la cuisine. « J’ai toujours conservé en mémoire ces merveilleux moments passés à l’Hôtel du Commerce que tenaient mes grands-parents, à Navarrenx (64), autour de grandes tablées familiales. Ces ripailles gargantuesques duraient alors quatre à cinq heures de temps, durant lesquelles étaient servis une douzaine de plats, dont le fameux saumon de Navarrenx que cuisinait ma grand-mère, Marthe, en l’accompagnant d’une sauce béarnaise. Je sais, maintenant, que ces souvenirs inoubliables ont forgé, à jamais, ma culture culinaire et mon attachement viscéral à tous ces moments de convivialité autour d’une bonne table ».